[Jeu de temps / Times Play 2022]
Participants et soumissions
Collaboration avec CMMAS (Amérique latine)
Résultats | Artistes et soumissions | Événements | Prix | Jury
Le projet JTTP est unique et tire sa particularité dans le fait qu’il souligne et promeut le travail de tous les artistes qui y participent. Par cette initiative inclusive, JTTP 2022 offre un soutien constant à un nombre important et croissant d’artistes électroacoustiques, jeunes ou émergent·e·s.
Cette année, 73 œuvres et 77 artistes originaires ou vivant en Amérique latine et au Canada sont représentés; on peut lire les notes de programmes et les biographies des artistes ci-dessous. 1[1. Cliquer sur la liste des artistes pour accéder à une soumission individuelle JTTP 2022; cliquer sur le fichier audio/vidéo à droite des renseignements sur l’œuvre pour l’écouter.] Grâce à la collaboration de nos nombreux partenaires médias, les œuvres sélectionnées seront à l’honneur dans différents événements, concerts et diffusions tout au long de l’année.
Les œuvres classées parmi les cinq premières et les œuvres lauréates des prix thématiques — sélectionnées par un jury international — sont présentées sur la page spécialement consacrée aux résultats. Un aperçu des prix offerts aux artistes ainsi qu’une liste des donateurs, partenaires de projet et partenaires médias pour cette année peuvent être consultés sur la page des Prix.
Artistes
Canada
Devin BATESON
Marie Anne BÉRARD
Diego BERMUDEZ CHAMBERLAND
Alexis BLAIS
Merlin CAMPBELL
Sabrina CARON
Yon CHEKHANOVICH
Sisi CHEN
Zakary COLELLO
Wayne DEFEHR
Philippe DESJARDINS
Marc-Antoine DIAS
Juro Kim FELIZ
Audréanne FILION
Barbara FINCK-BECCAFICO
Mélanie FRISOLI
Véronique GIRARD
Marcus GORDON
Gabriela HÉBERT
Mickail HENDI
Nolan HILDEBRAND
Jaden HO
Timothy ISHERWOOD
Rana JOUDAKI
Jean-Philippe JULLIN
Kat KELLNER
Alëna KOROLËVA
Malte LEANDER, Connor COOK, Charles HARDING
Jonathan LEMELIN
Simon LÉVESQUE
Michael LUKASZUK
Véro MARENGÈRE
Jérémie MARTINEAU
Jesse Frank MATTHEWS
Gaël MORICEAU
Ashar MUMTAZ, James PLAYER
Marco NERI
Amanda NIXON
Salomé PERLI
David PIAZZA
Kasey POCIUS
Thomas QUIRION
Hubert RHEAULT-BLAIS
Dominic SAMBUCCO
Joseph SIMS, Katie FINN
Timour VANDERMEULEN
Georgios VAROUTSOS
Steven WEBB
Robert Jackson WHITE
Willyn WHITING
Kitty XIAO
Michael ZAJNER
Anton ZHELYEZNYY
Amérique latine
Alejandro BRIANZA
Jennifer BUTANDA
Juan CÁCERES AVITIA
Óscar Andrés CHAVÉS MORALES
Tania CORTÉS BECERRA
Guillermo EISNER SAGÜÉS
Aarón ESCOBAR-CASTAÑEDA
Carlos Andrés FERNÁNDEZ LAMPREA
Eduardo GARCIA
Jefferson GÓMEZ RODRÍGUEZ
Sara GONZÁLEZ SALAMANCA
Ivonne HERNÁNDEZ
Elliot Yair HERNÁNDEZ LÓPEZ
Nonis PRADO
Alfredo SÁNCHEZ
matías SÁNCHEZ GRECO
Omar SORIANO LÓPEZ
Lucca TOTTI
Soumissions
Pablo BACHMANN — Tan qué (vidéo — 10:00 / 2022)
Erich BARGANIER — Reflecting Pool (15:51 / 2020)
Erich Barganier, compositeur et multi-instrumentiste basé à Montréal, écrit de la musique de chambre, orchestrale, cinématographique, instrumentale solo et électronique qui explore la technologie expérimentale, les limites du bruit, l’improvisation, les processus génératifs et les nouvelles formes de notation. Ses compositions marient les timbres et les matériaux sonores du jazz, du noise rock, de l’électronica expérimentale et des styles musicaux classiques contemporains, tandis que son processus s’inspire des méthodes créatives décrites dans les Manifestes du surréalisme d’André Breton. En plus d’utiliser des techniques de création surréalistes dans un contexte sonore, des techniques de codage expérimentales et génératives informent la grande majorité de son travail d’installation et de musique électronique. Barganier utilise la flexibilité du langage Supercollider pour coder et créer une musique qui permet à l’agence informatique de prendre des décisions créatives. Il y parvient grâce à l’utilisation de réseaux de neurones et de paramètres qui reposent sur le hasard pour donner aux pièces un sens de la vie qui, autrement, ne serait pas entendu dans une installation fixe.
Devin BATESON — Broken Fountains (2:58 / 2021)
Marie Anne BÉRARD — Paracosme (vidéo — 4:00 / 2021)
“I really never expected to get out with my eyes in my head”
—L.M. Montgomery
Un paracosme est un monde imaginaire détaillé que chacun et chacune se crée en soi, où l’on se réfugie, qui nous réconforte. Il peut être à la fois semblable à la réalité ou une version personnelle de celle-ci, comme quand nous inventions des mondes et des jeux durant l’enfance. Paracosm propose une immersion sonore et visuelle dans mon propre monde interne, où la réalité reste palpable durant tout le trajet sans jamais l’être tout à fait.
Marie Anne Bérard est une compositrice, pianiste et étudiante au Baccalauréat en musiques numériques à l’Université de Montréal. Elle s’intéresse principalement à la musique électroacoustique, mixte et les arts performatifs. Sa pratique se concentre sur le traitement sonore en direct, le design sonore et les relations à créer entre musique instrumentale et électronique. Elle souhaite représenter les infinités sonores de son univers intérieur et donner à l’auditeur·trice les sentiments que l’on a quand on est en train d’accomplir des choses que l’on aime.
Diego BERMUDEZ CHAMBERLAND — Manic (vidéo — 13:17 / 2021)
Manic est une œuvre atmosphérique pour Table de Babel qui propose un univers sonore machiniste. Ses transformations du timbre instrumental et son déploiement sont teintés par la fluidité et l’imprévisibilité de la nature. Lors de mon processus de création, je me suis intéressé à cette dualité machine / nature qui me rappelait les barrages hydroélectriques. J’ai imaginé à travers mon exploration du son comment se manifeste la présence de ces constructions humaines gigantesques alimentées par l’eau. J’aimerais remercier Jean-François Laporte et Productions Totem Contemporain pour leur aide dans la réalisation de cette œuvre ainsi que l’interprétation de la composition lors de la captation.
Diego Bermudez Chamberland est un artiste sonore québécois qui navigue dans plusieurs secteurs liés à la création tels que la composition, le sound design, l’installation et la performance en direct. Sa pratique s’inspire de ses expériences vécues tant sur le plan humain que musical. La collaboration est un aspect essentiel de sa pratique artistique. Il la voit comme un moyen de transcender ses réflexes et par le fait même d’amener ses créations vers de nouveaux horizons. Il s’intéresse également au pouvoir évocateur du son et à sa capacité à nous transporter dans un ailleurs. Il consacre la plus grande partie de son temps à l’exploration de sa discipline à travers ses multiples projets. Diego termine actuellement une maîtrise en composition électroacoustique au Conservatoire de musique de Montréal.
Alexis BLAIS — Skand (10:44 / 2021)
L’idée de base qui a servi de point d’ancrage à toute la composition de Skand est avant tout rythmique. Je me suis donné comme défi d’articuler une pulsation comme un personnage qui essaie de prendre sa place au sein d’objets fluides. Cette pulsation apparaît sous différentes formes avec différentes fonctions avant de prendre éventuellement le contrôle de l’organisation de la pièce en canalisant tous les autres éléments rythmiques autour d’elle lors du climax final (attention au divulgâcheur). Cette idée toute simple a été le moteur pour mettre en place le reste de l’univers musical de la pièce.
Compositeur basé à Montréal, Alexis Blais s’intéresse à la création sonore dès son plus jeune âge. Pianiste classique de formation, ses travaux acousmatiques s’inscrivent dans une recherche plastique et texturale de matériaux concrets sur fond d’harmonies modales. Il poursuit présentement ses études en composition électroacoustique au Conservatoire de musique de Montréal.
Alejandro BRIANZA — Kowloon (5:51 / 2022)
Située à Hong Kong et également connue sous le nom de « ville des ténèbres », Kowloon était la colonie la plus densément peuplée de l’histoire. Et tandis que ses habitants maintenaient une organisation fondée sur un état harmonieux d’anarchie, les problèmes liés aux gangs, à la drogue et autres illégalités ont conduit à la démolition de Kowloon en 1994. Le souvenir de Kowloon aujourd’hui est une carte postale cyberpunk, oscillant entre la tranquillité et le chaos.
Alejandro Brianza, compositeur, chercheur et enseignant, a complété sa maîtrise en méthodologie de la recherche scientifique, ainsi que son licence en Audiovision, technicien en son et enregistrement par l’Universidad Nacional de Lanús. Il est actuellement doctorant en sciences humaines — musique à l’Universidad Nacional del Litoral. Il enseigne à l’Universidad del Salvador et à l’Universidad Nacional de Lanús, où il participe également à des recherches sur la technologie du son, la musique électroacoustique et les langues contemporaines, dont il a donné des conférences et des ateliers lors de congrès et de différentes rencontres universitaires nationales et internationales. Ses productions ont été présentées en Argentine, au Brésil, au Chili, au Pérou, en Équateur, en Colombie, au Mexique, aux États-Unis, au Canada, en Espagne, en France, à Monaco, au Royaume-Uni et au Japon. Il est membre de la plateforme collaborative Andamio et du Réseau des artistes sonores latino-américains.
Jennifer BUTANDA — Aujourd’hui n’est pas aujourd’hui (9:15 / 2021)
Juan CÁCERES AVITIA — Entendre la sensation (vidéo — 6:42 / 2021)
Ce qui importe ici, c'est le double sens du verbe « entendre » : écouter mais aussi, comprendre.
Juan Cáceres Avitia a commencé ses études supérieures de piano à l’Universidad Nacional Autónoma de México (UNAM). Plus tard il a fait des études de musicologie avec Ricardo Miranda, et de composition électroacoustique avec Josué Peregrina au Conservatorio Nacional de Música. Ses œuvres ont été présentées en Argentine, Japon, Mexique et aux États-Unis. Il a obtenu un troisième prix dans la catégorie Amérique latine du prix JTTP 2022, coordonné par la Communauté électroacoustique canadienne (CEC) en collaboration avec le Centro Mexicano para la Música y las Artes Sonoras (CMMAS). En 2019, il a obtenu la bourse des Cursos Universitarios e Internacionales de « Música en Compostela » pour étudier la musicologie en Espagne. Il a présenté ses recherches au Festival Visiones Sonoras (2021), notamment avec la conférence « L’Acousma de la musique acousmatique » et au Colloque Miguel Bernal Jiménez (2020) avec la conférence « Beethoven et Tarkovsky : de l’“Elysée” à la “Nostalghia” ».
Merlin CAMPBELL — Nuées — Chapitre I (vidéo — 6:43 / 2021)
L’Oiseau blessé d’une flèche
Mortellement atteint d’une flèche empennée,
Un Oiseau déplorait sa triste destinée,
Et disait, en souffrant un surcroît de douleur:
Faut-il contribuer à son propre malheur?
Cruels humains, vous tirez de nos ailes
De quoi faire voler ces machines mortelles.
Mais ne vous moquez point, engeance sans pitié:
Souvent il vous arrive un sort comme le nôtre.»
Des enfants de Japet toujours une moitié
Fournira des armes à l’autre.
—Jean de La Fontaine (1621–1695)
Merlin Campbell est un artiste visuel et compositeur québécois né à Saint-Hyacinthe. Ses travaux se manifestent principalement sous forme d’installations et de performances, et sont essentiellement orientés autour de la création audiovisuelle et sonore. Il s’intéresse à la relation son/image, à la musique visuelle, à la musique expérimentale, noise et industrielle, ainsi qu’à la spatialisation sonore et visuelle. Il explore les possibilités qu’offrent certaines approches créatives telles que le mixage sans-entrée, l’enregistrement de terrain, la synthèse sonore et l’échantillonnage de sons du quotidien. Il est détenteur d’un baccalauréat en arts visuels de l’Université Concordia. Il termine actuellement un DESS en musique numérique à l’Université de Montréal, où il étudie la musique visuelle sous la supervision de Myriam Boucher. Il a reçu plusieurs bourses de fonctionnement du Conseil de la culture de Saint-Hyacinthe et il a également obtenu diverses bourses d’étude à l’Université Concordia en raison de ses performances académiques.
Sabrina CARON — Confusion (vidéo — 5:23 / 2021)
« La confusion mentale est caractérisée par une obnubilation de la conscience, une inefficacité des processus de synthèse (perception, mémoire, orientation temporo-spatiale) ainsi que par un onirisme où prédominent les hallucinations visuelles organisées en scènes. »
—Dictionnaire Larousse
La musique traduit les mots de l’âme… D’abord diplômée en photographie, Sabrina Caron consacre maintenant la majeure partie de son temps à la création musicale. Après avoir visité plusieurs aspects de la musique traditionnelle, c’est dans la musique numérique et les textures sonores que Sabe découvre une grande liberté d’expression artistique. Son instrument favori étant la voix, elle tente de l’insérer dans chacune des pièces qu’elle compose. C’est en suivant deux cours d’Atelier de musique visuelle avec Myriam Boucher qu’un nouveau monde de possibilités s’ouvra à elle. Sabe comprit qu’elle pourra joindre ses deux passions, la musique et le visuel. Elle composa dans le cadre du cours une première pièce vidéomusicale qui s’intitule Confusion. Sabe s’inspire de ses expériences personnelles pour s’exprimer sur différents maux sociétaux. Elle crée des pièces intimes et abstraites dans lesquelles elle souhaite que les spectateurs s’y reconnaissent avec leur propre expérience de vie.
Óscar Andrés CHAVÉS MORALES — The Garden on the Other Side of the Fence (vidéo — 8:28 / 2021)
Yon CHEKHANOVICH — the tendency of all things to take habits (4:00 / 2021)
Sisi CHEN — Nomansland (9:16 / 2022)
Cette pièce est tirée d’un EP électroacoustique que j’ai créé où toutes les sources sonores proviennent d’objets non instrumentaux dans mon appartement. L’idée est de se concentrer sur les sons physiques et d’essayer une technique de Foley dans le processus de collecte de matériel et de composition. La pratique de l’EP consiste à utiliser des objets non instrumentaux à la maison pour imiter l’environnement naturel, des éléments tels que les animaux, les oiseaux, les insectes, la météo, les événements naturels, etc. Ce morceau est basé sur le thème de la forêt et a été composé avec des objets provenant de ma cuisine.
Une étudiante en électroacoustique à l’Université Concordia.
Zakary COLELLO — Sarah Good (8:07 / 2022)
En 1692, en Nouvelle-Angleterre, avait lieu un des épisodes les mieux connus de l’éternelle chasse aux sorcières; celui du procès des sorcières de Salem. La pièce présente plusieurs voix de ce récit historique; d’abord celle de John Hathorne, un des juges assesseurs qui a condamné Sarah Good à la pendaison. Puis celle du greffier qui a retranscrit le procès. Aussi, celle de William Elliot Woodward, qui a récolté les transcriptions originales des procès pour en faire un livre. Finalement, on entend la voix de Sarah Good, une des 20 personnes executées pour des crimes qu’iels n’auraient pu commettre. Sa voix, dans la pièce, se présente parfois en mots, d’autres fois en musique. La musique, elle, habite le texte, le contourne et tente d’y répondre. Elle cherche à rentrer dans le récit pour prendre le rôle d’un personnage ou d’un décor. Les acteurs qui ont prêté leur voix sont Mahdi Ourahmoune et Mélissa Colello.
Zak Colello est un compositeur et un artiste sonore basé Montréal. Il reconnait que Tiohtiá:ke / Montréal est un territoire autochtone non-cédé. Il a toujours été traversé par un désir intuitif de créer des sons. Après sa formation au Cégep de Drummondville en technologies sonores, Zak a commencé à étudier à l’Université de Montréal en musiques numériques, où il étudie la création sonore et la composition auprès de musiciens passionnés et talentueux. Même si son travail naissant est en perpétuelle évolution, il demeure accroché à son approche intuitive lors de la création. Il a souvent tendance à induire ses préoccupations environnementales et ses questionnements identitaires dans le côté conceptuel de son travail. Parallèlement, il performe et produit fréquemment de la musique avec des groupes de la scène alternative de Montréal.
Tania CORTÉS BECERRA — [n.o.si] (5:06 / 2022)
sensations,
répétitions,
des efforts incontrôlés
qui tentent de garder le contrôle sur l’incontrôlable
de l’incontrôlable,
de l’inévitable
Tania Cortés Becerra est une musicienne et compositrice équatorienne dont le travail vise à établir une relation sonore avec d’autres disciplines, en expérimentant différents formats et médias. Elle a fait partie de plusieurs expositions collectives qui ont été primées en Europe et en Amérique latine. Elle prépare actuellement sa maitrise en Théories et Pratiques de la Musique à l’Université Paris 8 tout en s’impliquant dans des projets de création avec le Conservatoire de Saint-Denis. Parallèlement, elle se produit sur des scènes indépendantes et compose pour des projets expérimentaux dans les domaines du théâtre, de la danse, de la performance… Dans le cadre de ses recherches personnelles, elle est l’un des membres fondateurs de dotzerosix (DZ6), où elle cherche à créer des expériences pluridisciplinaires basées sur la possibilité de transmissions et d’associations multiples de sons, de visuels et d’espaces de différents points de vue. Communément complétée par la fabrication de dispositifs, cette exploration principale est soutenue par une perspective glitch et minimaliste.
Wayne DEFEHR — Orb in Green and Orange (16:02 / 2022)
Philippe DESJARDINS — Appartement mouvant (9:31 / 2018)
Les occupants sont sortis, et bien que toutes les pièces soient inoccupées, quelque chose d’étrange se trame dans l’appartement. Tout à coup, les rideaux s’ouvrent sur le mobilier, qui commence à se mouvoir à l’intérieur de l’immobilier. Les bruits forment ensemble une chanson à réponse qui passe de la chambre à la cuisine, de la salle de bain au salon en rebondissant sur toutes les surfaces. Inspirée de la musique concrète et de la musique bruitiste, Appartement mouvant comporte des objets sonores sélectionnés à partir d’une session d’enregistrement de bruits disponibles dans un appartement, moyennant le geste approprié. La composition est divisée en quatre parties, chacune reprenant le thème mélodique de départ avec les sons qui lui sont propres, et empruntant parfois aux pièces voisines pour les rapprocher l’une de l’autre.
Au début, il n’y avait que du bruit. Toutes les fréquences sonores étaient projetées violemment dans toutes les directions… jusqu’à ce que l’univers connu ait crées les premières oreilles et réalisé rapidement que le phénomène était fort désagréable et ne faisait aucun sens. À la suite d’un « SHHH! » primal, le silence apparu subitement pour donner le temps à chaque poussière d’étoile de trouver sa fréquence d’oscillation. Certaines poussières ont commencé à résonner, pures comme des ondes continues, et d’autres ont préféré rester des bruits. Les deux ont commencé à se fréquenter et se transformer en nouvelles combinaisons, harmoniques et inharmoniques, pour le meilleur et pour le pire. Une de ces combinaisons de poussières d’étoiles a savamment mélangé les éléments de la terre, l’eau, l’air et le feu pour créer la musique. Celle-ci a évolué des percussions préhistoriques aux symphonies de l’industrialisation, en créant une infinité de combinaisons de bruits et de sons. Gohertz (Philippe Desjardins) est un explorateur de la trame sonore qui accompagne l’expérience humaine; des éléments naturels qui se manifestent sous forme de sable coulant, de pluie fine, de coup de vent ou de combustion lente, et des éléments artificiels animés par un mécanisme, un courant électrique ou la bonne volonté d’un geste.
Marc-Antoine DIAS — Carousel (9:06 / 2021)
Carousel est une pièce basée sur un poème de Skyleigh Urrutia, le but du projet étant de donner vie au poème de l’auteur à l’aide du médium acousmatique. Le travail de composition a débuté avec un enregistrement de Skyleigh lisant son poème, ce fichier sonore ayant ensuite été découpé, filtré, transposé et traité à l’aide de processus d’élongation et de multiplication. Des spirales, rotations, résonances et itérations métalliques, ainsi que des sons synthétisés, forment la seconde partie des matériaux sonores utilisés, ceux-ci ayant également été traités à l’aide des mêmes processus que ceux utilisés pour la voix. Le monde sonore sombre et dynamique évoqué dans cette pièce rejoint directement le poème de l’auteur, ce dernier soulignant l’opposition entre le désir de se réaliser pleinement dans la vie et la crainte et la déception de vivre une vie qui n’est pas à la hauteur de nos attentes personnelles.
Marc-Antoine Dias est un compositeur et réalisateur originaire de la région de Québec. Guitariste depuis son tout jeune âge, il complète une formation en réalisation audionumérique à l’Université Laval en 2017. Il étudie présentement au baccalauréat en musiques numériques à l’Université de Montréal. Il s’intéresse aux multiples possibilités que les divers outils de traitement audio offrent aux compositeurs du milieu électroacoustique et est passionné par la création sonore. Sa pratique musicale se concentre particulièrement sur la mise en musique des émotions et autres sentiments plus abstraits.
Guillermo EISNER SAGÜÉS — Esculturas temporales (7:53 / 2022)
Esculturas temporales se présente comme un continuum de fragments sonores qui cherche à construire diverses manières de sculpter le temps, divers gestes, divers chemins d’accumulation et de distension des énergies. Composée exclusivement à partir d’échantillons de contrebasse, l’œuvre prend le son comme un matériau malléable et propose de le sculpter comme si nous pouvions le saisir, le prendre, le sentir avec nos mains. En somme, il s’agit d’une vaine tentative de rendre tangible un matériau éphémère comme le son, dont on ne peut que vérifier l’expérience temporelle et spatiale que sa présence fugace nous laisse.
Né en Uruguay, Guillermo Eisner Sagüés est titulaire d’un doctorat en composition musicale de l’Université National Autonome du Mexique (UNAM). Il a développé une musique de concert acoustique et électroacoustique. Il a également participé à des festivals en Amérique du Sud, en Amérique du Nord et en Europe. En 2021, il a publié le CD Música para guitarra (Chile Clásico). En 2019, il a publié l’enregistrement acoustique música de barrio (Cero Records) sur CD. En 2017, il a créé l’opéra de chambre Titus au Teatro Helénico du Mexique. En 2015, il a publié le livre et le CD Guitarrerías. 10 monotemas para guitarra (Microtono Editions) et a créé l’opéra de chambre La Isla de los peces au centre culturel GAM de Santiago du Chili. Au cours de l’année 2012, il a publié l’enregistrement de musique électroacoustique habitar el tiempo sur CD. Depuis 2019, il est professeur à temps plein au Département du Son de la Faculté des Arts de l’Université du Chili.
Aarón ESCOBAR-CASTAÑEDA — Interdictos Protésicos (10:24 / 2021)
Dans une certaine mesure, la façon dont nous créons actuellement des produits musicaux est médiatisée par une série de dispositifs, à la fois théoriques et pratiques, qui répondent à un mode de production similaire à ce que nous voyons dans la production automatisée de produits fabriqués en série. Ces dispositifs sont marqués par un processus profond de réticulation, de segmentation, de structuration et de classification en treillis proposé à partir de l’histoire même de la musique et largement étudié par Trevor Wishart. De plus, depuis la fin du XXe siècle, la musique est réduite à un mode de reproduction unique et infini, du phonautographe aux plateformes de lecture numérique. Ce problème manifeste le manque d’ouverture à l’affectation qui pourrait exister dans les processus de création d’une œuvre musicale. Le concept même d’« œuvre finie » révèle l’impossibilité du processus vivant que possède le son lui-même, piégé et systématiquement soumis à sa réticulation automatisée.
Juro Kim FELIZ — Kinalugarán (19:33 / 2022)
Carlos Andrés FERNÁNDEZ LAMPREA — Progresiones Sonoras (32:28 / 2021)
La composition est basée sur la transformation de sons vintage créés sur un synthétiseur Yamaha TX81z. Le cœur de l’ensemble du processus est un élément sonore « brut » qui se métamorphose continuellement et progressivement, générant de nouveaux environnements sonores qui coexistent et évoluent.
Audréanne FILION — Inaes (8:29 / 2021)
Composée entièrement à partir de sons obtenus par synthèse, Inaes nous propose un discours énergique et rapide, tranchant et hachuré, contrastant et constamment relancé. L’énergie ludique, parfois poussée jusqu’à son apex, atteint le côté brute. La relance dans l’écriture réalisée à partir de matériaux sonores généralement unis est une manière de faire voir plusieurs facettes d’une même image, comme si l’on dirigeait un faisceau lumineux sur de multiples petits débris de miroirs et les reflets qui chatoient sont imprévisibles, éblouissants et éphémères.
Audréanne Filion, compositrice et violoncelliste montréalaise, a obtenu son diplôme d’artiste en interprétation du violoncelle au Conservatoire de musique de Montréal et elle complète présentement, dans la même institution, un certificat en composition électroacoustique. Grandement attirée par la musique contemporaine et l’improvisation, elle a cofondé l’Ensemble Tesse, un sextuor co-créant des œuvres inédites en utilisant des techniques d’improvisation. Aimant allier les différentes formes d’art, Audréanne a participé à plusieurs projets de création multidisciplinaires, par exemple, elle a présenté des pièces pour danseurs aux Jardins de Métis en 2022 et pour la série Women Between Arts à New York en 2018. Également active sur la scène pop expérimentale, Audréanne se produit avec différents groupes, notamment Crushhh, et elle collabore fréquemment avec des musiciens électroniques tels que YlangYlang, Jessica Moss et Kid Koala.
Barbara FINCK-BECCAFICO — Poésie de l’ADN (vidéo — 24:00 / 2021)
Poésie de l’ADN est un projet artistique qui prend naissance dans le développement d’un algorithme dont les paramétrages permettent de générer des matières audio-visuelles à partir de données ADN du public, puis la composition de portraits, à travers l’interprétation artistique, ésotérique et humaine de cette matière, à travers un rituel de méditation et de lecture énergétique (auras et chakras), pour créer des vidéomusiques portraits uniques et personnalisées pour le public.
ARTiviste-Queer-eco-féministe intersectionnelle-antispéciste-sorcière-mama-neuroatypique — c’est ainsi que Barbara Finck-Beccafico [ielle] se positionne dans l’écosystème artistique. Tenant une MA en Composition et création sonore de l’Université de Montréal, ses œuvres électroacoustiques ont été entendues depuis Ultrasons (Montréal) au TIES (Toronto) et au VERV (Venise). En 2015, ielle créé Conscience, six installations multisensorielles engagées exposées lors des célèbres Nuit blanche de Montréal et de Paris. Depuis 2017, Barbara développe Poésie de l’ADN, une série de portraits audiovisuels de l’identité biologique et ésotérique de l’être humain, qui rassemble la programmation, la biotechnologie (données ADN), la création sonore et visuelle, l’ésotérisme (rituels de guérison énergétique), ainsi que l’art participatif et performatif. On a pu la voir entre autres au RIPA, NYCEMF, QRC PRJCT et Concordia Film Festival.
Mélanie FRISOLI — Le Bruit I (9:58 / 2022)
Première pièce acousmatique d’une série de trois œuvres spatialisées, Le Bruit I a émergé des matières sonores de l’instrument numérique créé pour la performance live du même nom. Cet instrument a la particularité de n’utiliser qu’un simple générateur de bruit, mais est capable, par divers procédés techniques dont il serait pénible de parler ici, de délivrer une gamme de sons large et généreuse. L’écriture acousmatique de studio a, ensuite, permis de développer une succession de paysages sonores, aux contours parfois flous et dystopiques. Le Bruit I vagabonde entre plusieurs ambiances et veut rendre hommage à tous les sons qui nous entourent, qu’ils soient naturels ou mécaniques, avec la volonté de les placer sur un même pied d’égalité. Ainsi, les « bruits de fond » ont la possibilité de devenir « bruits de figures », les tumultes se muent en murmures et les interférences s’agitent au milieu du presque-silence.
Originaire du nord-est de la France, contrée industrielle autrefois prospère, Mélanie Frisoli, compose depuis presque vingt ans. Durant ces années, elle a parcouru le monde pour se produire sur scène ou enregistrer des disques (elle a sorti six albums sur différents labels indépendants entre 2003 et 2016). Guitariste et auteur d’abord, électron libre de la « nouvelle scène française », elle a reçu plusieurs prix comme le prix SACEM au Printemps de Bourges. Elle a aussi écrit trois livres de « fausse poésie ». Cette passion pour les mots s’est transformée petit à petit en passion pour le son et ses abstractions. C’est à Montréal, dès 2015, qu’elle s’initie aux techniques de production audio, ce qui lui permet de réaliser différents projets sonores. Entourée de professeurs talentueux à l’Université de Montréal (Robert Normandeau, Nicolas Bernier, etc.), elle se lance dans une carrière de musique acousmatique avec un penchant pour les paysages sonores, qu’ils soient réels ou fantasmés, ainsi qu’un intérêt grandissant pour la diffusion multiphonique.
Eduardo GARCIA — Pulso II (5:52 / 2022)
Véronique GIRARD — La petite lune (vidéo — 14:00 / 2021)
La petite lune est une excursion dans un jardin onirique. À travers la voix, la lune tente d’initier un dialogue avec les fleurs qui orientent peu à peu leur écoute vers l’univers qui les entoure. La forme en arche reflète le cycle de la lune. Pour suivre le rythme des phases lunaires, j’ai privilégié des trames contemplatives. La frontière entre la réalité (voix, fleurs) et l’imaginaire (traitements, plastique) s’estompe afin de laisser émerger un univers à la fois sensible et abstrait. La lumière se reflète en arborescence sur les multiples textures et surfaces iridescentes de l’installation. Les fréquences de résonance des fleurs, représentées par des ondes sinusoïdales, communiquent avec la voix afin de trouver un point de rencontre, une écoute ouverte où la pensée sera saisie dans son entièreté et permettra à l’univers de s’abandonner dans un moment de rêverie.
Véronique Girard est une artiste visuelle et sonore, une pédagogue et une vocaliste basée à Tiohtià:ke / Montréal. Elle crée des imageries fantaisistes qui cherchent à révéler l’authenticité du corps et de la voix de façon féérique et revendicatrice. Guidée par le mouvement, sa pratique se déploie à l’intersection entre la musique, la performance et l’art vidéo. Dans ses projets, elle élabore des environnements offrant la possibilité de ressentir et de partager la vulnérabilité humaine au travers de l’écoute. En étant activement impliquée dans sa communauté, elle développe des environnements ouverts, sensibles et stimulants grâce à diverses initiatives inclusives. Diplômée du programme de musiques numériques de l’Université de Montréal, Véronique est également titulaire d’un Baccalauréat en Beaux-Arts de l’Université Concordia. Son travail a été présenté dans plusieurs festivals de films et concerts, tant au Québec qu’à l’international.
Jefferson GÓMEZ RODRÍGUEZ — Vientos de Cotacachi (14:56 / 2021)
Composition conçue à partir d’expérimentation et d’exploration sonore. La technologie élargit le timbre du trombone, en le combinant avec des paysages sonores caractéristiques de Cotacachi et en créant une tournée de mars à juin 2021. Le premier mouvement fait référence à la numérotation de la maison du compositeur. Il s’agit d’un paysage sonore dont le traitement recrée les sons urbains : chants d’oiseaux, pluie, chiens, voitures à essence, camion poubelle, gare routière, marché, zone de vaccination. Le deuxième mouvement, « Semana Santa », intègre des éléments tirés de la marche funèbre, un genre musical caractéristique de cette période de l’année. Il y a des paysages sonores du référendum, une caravane pour la victoire de la présidence de Lasso, des carillons, des processions, des prières indigènes et des joueurs de flûte de la Semaine Sainte. Le troisième mouvement, « Raymi », contient des sonorités de la prise de la place à Cotacachi, telles que flûtes, harmonicas, conques, sifflets, cris et jeux de jambes. Ceci est couplé avec des rythmes répétitifs et des mélodies au trombone, composants sonores importants trouvés dans le rituel Inti Raymi.
Jefferson Gómez Rodríguez a étudié à l’Institut Luis Ulpiano de la Torre de Cotacachi, se spécialisant dans le trombone ténor et obtenant un baccalauréat en musique. En 2014, grâce à une bourse, il se rend à Guayaquil pour étudier à l’UARTES et obtenir son baccalauréat en arts musicaux et sonores. En tant qu’instrumentiste, il a fait partie de groupes de cumbia, salsa, ska, reggae, rock, folklore et dans l’Orchestre symphonique des jeunes de Guayaquil. Membre fondateur de l’Orchestre des instruments andins et de l’Ensemble de cuivres de l’École des arts sonores. En tant que compositeur, il a collaboré au film équatorien A Son of Man et a composé la musique du documentaire Entre Mangles y Derivas, lauréat du meilleur court métrage équatorien en 2020. Dans la même université, il a reçu une bourse pour le Master en Composition Musicale et Arts Sonoras, approfondissement de la composition électroacoustique.
Sara GONZÁLEZ SALAMANCA — Plegaria (8:01 / 2018)
Plegaria a été inspirée par l’idée de la prière, comprise comme la recherche spirituelle de l’être humain pour entrer en relation personnelle et communiquer avec ce qui est au-delà de lui-même et de sa compréhension, Dieu. Elle cherche à illustrer la transition qui se produit à l’intérieur de la personne qui prie, passant d’un état d’esprit centré sur le terrestre, les réalités dures et difficiles de notre monde, à un état d’esprit orienté vers l’abstrait et le spirituel, à la recherche de sagesse, d’espoir, de paix et de plénitude, quelles que soient les circonstances.
Sara González Salamanca est une compositrice, improvisatrice et chanteuse de Bogotá. Elle a été récompensée à deux reprises par la distinction semestrielle d’excellence de l’Universidad de Los Andes, où elle s’est spécialisée en composition. Sara est cofondatrice du collectif EARS Composers et également de l’ensemble de création interdisciplinaire entièrement féminin Dalua Ensamble. En 2019, elle a fondé le concert d’improvisation El Silencio Suena. Elle a été lauréate en 2021 de la bourse Jóvenes en Movimiento du ministère colombien de la Culture et de la bourse Innov-Arte Escénicas du SCRD. Sara est boursière OneBeat Virtual 2021 et a reçu plusieurs prix et reconnaissances, dont la 1ère place du Prix de composition de Bogota — Projet de formation musicale 2020 et la bourse Laboratoire musical pour femmes créatrices 2021 d’IDARTES. Ses œuvres ont été présentées lors d’événements nationaux et internationaux.
Marcus GORDON — Ambient Assembly (13:51 / 2022)
Ambient Assembly est une composition de programmation à la volée qui embrasse une ouverture tranquille avec des blips de sons électroniques aigus sur un paysage sonore au bord de l’océan. L’« ambiant » se traduit par les séquences de codage qui font fluctuer les blips de manière répétitive mais légèrement aléatoire. Le mouvement de l’œuvre passe de la tranquillité à un mode suspensif profond imprégné de couches croissantes de lignes de basse lentes et très lentes, créant un tissu pour la transition entrante vers un breakbeat lent. À ce stade, divers assemblages commencent à se former à travers un nuage de lignes de basse oscillantes montant et descendant. Une augmentation du tempo, l’ajout de sons de percussion complètent l’énergie de cette pièce et se réduisent lentement avec des effets saccadés entrant rapidement et tous s’estompant lentement, tandis que le tempo diminue à un rythme encore plus lent. Cette performance de programmation à la volée a été enregistrée en direct en studio.
Marcus Gordon est programmeur à la volée, artiste et candidat au doctorat en médias numériques à l’Université de York. Sa pratique explore la performance de programmation, la composition et l’improvisation avec la synthèse modulaire.
Gabriela HÉBERT — Contradictions (5:46 / 2022)
Mickail HENDI — Exodus (8:10 / 2022)
Ivonne HERNÁNDEZ — Ciudades ficticias, Culpas Judeocristianas (vidéo — 9:56 / 2020)
Elliot Yair HERNÁNDEZ LÓPEZ — Ritual (5:25 / 2021)
Nolan HILDEBRAND — black galaxie V (vidéo — 17:19 / 2022)
black galaxie V est une performance vidéo en direct de la cinquième version du projet de bruit solo de Nolan Hildebrand. La musique et les sons sont créés et interprétés sur trois mini-synthétiseurs, un tom au sol traité et un clavier électrique acheminé via un « console de mixage sans entrée » (no-input mixer). Improviser sur cette configuration d’électronique de puissance imprévisible crée une performance de bruit excitante et spontanée qui est enracinée dans l’expérimentation et les gestes physiquement viscéraux dans la veine d’artistes comme Incapacitants et Masonna. La musique complexe, chaotique et dense incarne l’esthétique du « mur de bruit » pour créer une expérience écrasante et sublime grâce au mouvement constant et à l’interaction entre les différents instruments électroniques.
Nolan Hildebrand est un compositeur, improvisateur, chercheur et artiste noise basé à Toronto. Son parcours musical, qui a commencé en jouant de la batterie sur ses albums préférés de métal et de math rock, s’est développé pour englober la composition dans des ensembles classiques et de la musique électroacoustique, et la performance dans un projet de bruit solo expérimental baptisé BLACK GALAXIE. Sa musique explore souvent les aspects de l’improvisation et de l’interprétation, de l’énergie cinétique, de la physicalité viscérale, du bruit et de la densité. Les compositions de Nolan ont été interprétées par des artistes et des ensembles du monde entier et il a présenté ses recherches lors d’événements nationaux et internationaux. Plus récemment, Nolan a été chercheur invité au Center for Research in New Music (CeReNeM) à Huddersfield, où il a collaboré avec des étudiants en musique sur son projet de recherche Open Graphic Score qui a abouti à une présentation lors des colloques de composition CeReNeM.
Jaden HO — Mundane Morning (3:13 / 2022)
Timothy ISHERWOOD — Signal (3:34 / 2021)
Signal est une structure sonore composée d’une armature de poteaux en aluminium. Au centre se trouvent trois tiges d’aluminium suspendues librement qui sont mises en résonance par des percussions et un logiciel de musique générative. Du point de vue de la forme et du contenu, la structure métallique est également représentative du clocher ou de l’antenne radio — tous deux révolutionnaires et transformateurs dans l’histoire de l’humanité, notamment en tant que signal commun ou signe sonore qui transmet acoustiquement des informations sur de grandes distances. La construction créatrice d’espace et sonore se présente également comme un signal visible et audible pour la liberté de l’art et celle de tous les hommes, comme un instrument et un lieu temporaire d’expérimentation, de perception de la conversation et de rassemblement libre.
Rana JOUDAKI — Loknat (vidéo — 15:00 / 2022)
Jean-Philippe JULLIN — Songes d’Aus (1:30:00 / 2022)
Aus est le nom de mon ordinateur. Cette œuvre explore son anabiose, c’est-à-dire son retour à la vie après une période à l’état suspendu. Après avoir composé divers songes collaborativement, Aus les classe puis les navigue selon des caractéristiques de similarités. Songes d’Aus invite à l’abandon de soi, à tenter de s’engager dans un état de latence pour entrer en résonance avec un tout.
Né à Marseille (France), Jean-Philippe Jullin est étudiant en musique numérique à l’Université de Montréal. Titulaire d’un DEC en technique audiovisuelle, c’est à travers son travail dans le domaine de la vidéo que son langage s’est façonné, mêlant des éléments de musique, d’art vidéo et de programmation. Passionné par l’expérimentation sonore, il cherche une autre façon de penser la musique. Ses créations aspirent à établir un dialogue entre l’homme et la machine, lui permettant d’aborder une multiplicité de techniques et de sens. Récipiendaire de la bourse d’excellence de la Faculté de musique, il a sorti en 2020 un EP acousmatique intitulé nioses, diffusé sur Radio Québec International. Dans le but de concevoir des expériences de contemplation active, divers éléments sont assemblés afin de questionner notre perception de l’espace et du temps.
Kat KELLNER — Deep Dive (4:24 / 2022)
Alëna KOROLËVA — Fracture Resistance (4:33 / 2022)
Malte LEANDER, Connor COOK, Charles HARDING — Test Tone for Humanity / Attempts to Find the Square Root of 2 (6:27 / 2022)
Malte Leander est un compositeur et artiste suèdois vivant á Montréal, explorant la voix en texte-son composition et aussi écologie acoustique dans son practice artistique.
Jonathan LEMELIN — 3States (2:00 / 2022)
3States est une œuvre qui pourrait se trancher en trois segments. Le premier est celui qui contient le plus d’enregistrement avec le Zoom H4. Plusieurs manipulations seront apportées afin d’avoir un rendu intéressant. J’ai passé ma voie dans Sérum, j’ai modifié des sons avec Cecilia5. Ce programme a aussi servi à faire des ambiances. De la distorsion a été ajoutée à plusieurs endroits. Le deuxième thème serait celui de l’air. Il y a un mix de voix et de sons de vents. Le troisième mouvement est plus sous le thème de l’eau.
Depuis toujours à Montréal, Jonathan baigne dans une métropole remplie de projets et de gens intéressants. Le jeu vidéo, la conception musicale, la post-production et nouvellement l’électroacoustique, sont ses principaux intérêts. Tout a commencé avec une application sur cellulaire qui lui permettait de faire sa sonnerie de téléphone personnelle. Depuis, le son ne l’a jamais quitté. Pendant environ ten ans, la musique était en arrière-plan dans sa vie. Il pensait que ce serait son hobbit pendant qu’il gagnerait sa vie autrement. Aujourd’hui, fraîchement sortit d’un cours en Création Sonore Multimédia, il met toute son énergie au développement de son art.
Simon LÉVESQUE — MICROEKLAT (4:45 / 2022)
Une pièce pour être sentie physiquement et transporté ailleurs mentalement. Vibrations, oscillations, textures, rythmes et mouvements organiques. Deux états complémentaires s’alternent: tantôt de la densité de matière étourdissante et des éclats d’énergie, tantôt des états de flottement avec de la profondeur et de l’espace…
Originaire de Montréal, Simon Lévesque travaille comme ingénieur du son depuis plus d’une décennie. Surtout en tournée avec des groupes de musique, il fait aussi de plus en plus de travail en studio. C’est une obsession envers l’esthétique sonore qui guide son travail depuis longtemps. En effet, ses choix créatifs sont basés sur l’impact physique et sensoriel que procure le son, plutôt que sur la technique ; la démarche en acousmatique est donc une suite naturelle qui s’inscrit en parallèle de sa carrière. Cette musique lui procure une plus grande liberté, tout en étant aussi un plus grand défi. Il a pris des cours au Conservatoire de Montréal entre 2020 et 2022.
Michael LUKASZUK — Touch and Blind Chance (vidéo — 14:08 / 2022)
Véro MARENGÈRE — Hydra (vidéo — 6:00 / 2022)
Hydra évoque la force tranquille et la transformation d’êtres végétaux. Étant presque totalement paralysés dans un environnement « naturel » jusqu’à être pleinement en mouvement et vibrants dans un environnement « artificiel », l’œuvre questionne notre tendance à opposer l’organique de l’inorganique. Dans cet altermonde méditatif et bienveillamment étrange, le végétal explore l’ambiguïté de sa propre identité.
Véro Marengère est une artiste audiovisuelle et travailleuse culturelle qui vit et travaille à Tio’tia:ke / Montréal. Évoluant entre l’art vidéo 3D, le design sonore et les performances live, sa pratique s’intéresse aux manifestations numériques des rhétoriques animistes et de la littérature botaniste. Elle a un DESS en musiques numériques de l’Université de Montréal. Son travail a été présenté notamment à MUTEK, OFF festival de Jazz, AKOUSMA, MAPP_MTL et Pop Montréal. Elle a travaillé à Arsenal Art Contemporain, Art Souterrain et travaille actuellement au renommé Réseau de la communauté autochtone de Montréal.
Jérémie MARTINEAU — Distractions, Horizons (vidéo — 5:34 / 2022)
Distractions, Horizons est une performance audiovisuelle caractérisant la dynamique de concentration vécue lors de la pratique méditative. Elle nous invite à osciller entre l’attention globale et l’attention focale, en plus de portraire l’exercice difficile qu’est la pleine conscience.
Jérémie Martineau est un artiste audiovisuel, multi-instrumentiste et un éducateur basé à Montréal. Son travail développe une approche multidisciplinaire rejoignant art numérique et musique de concert, favorisant l’intégration des dimensions acoustiques, électroniques, visuelles, spatiales et temporelles de façon à créer un tout intégré. Ses œuvres transportent les spectateurs dans un monde fort immersif par une musique se rapprochant de l’« ambient » et par un visuel enveloppant. Avec un baccalauréat en composition mixte à l’Université de Montréal sous la direction de Pierre Michaud, Jérémie est présentement en train de compléter sa maîtrise dans la même institution, sous la co-direction de Jimmie LeBlanc et de Myriam Boucher.
Jesse Frank MATTHEWS — Log Driver Error (2:17 / 2019)
Log Driver Error a été fabriquée à partir de deux ingrédients simples : un enregistrement sur le terrain que j’ai fait du défilé annuel de vin depuis la fenêtre de mon appartement dans ma ville natale et mon fidèle ancien échantillonneur. L’enregistrement initial a été capturé en stéréo et le travail final doit également être écouté en stéréo. La prémisse de la pièce est de réinterpréter un classique canadien, Log Driver’s Waltz, dans un domaine où l’industrie du bois souffre et où la confusion autour de son avenir persiste.
Gaël MORICEAU — Étude déglinguée (vidéo — 10:15 / 2022)
Ce projet est né du désir de concevoir un instrument de performance musicale adapté à ma pratique de l’électroacoustique. Établir une relation physique avec l’instrument permet de réunir le geste de l’interprète et la production du son. En insufflant à la musique l’énergie introduite dans le dispositif je vise à retrouver l’expressivité du geste musical et ainsi restaurer le lien avec le public. À travers l’utilisation de sons de synthèse, en particulier la synthèse FM, la pièce explore la possibilité de composer une structure harmonique puis de dégrader cette harmonicité jusqu’à la déconstruire entièrement.
Après avoir travaillé plusieurs années dans le domaine de l’ingénierie et des sciences, Gaël Moriceau décide de changer de carrière en 2019. Passionné par la conception sonore et la composition de musique électroacoustique, il est présentement inscrit au baccalauréat en musiques numériques de l’Université de Montréal. Bien que ses pièces musicales soient jusqu’ici principalement acousmatiques, il s’intéresse au développement de nouveaux instruments de musique audionumériques.
Ashar MUMTAZ, James PLAYER — Clinch of Katharos (17:48 / 2022)
Clinch of Katharos est un premier contact entre les collaborateurs par le biais du son et de l’expérimentation qui a déclenché une relation passionnante et épanouissante. Menée par l’instinct du musicien, la pièce est constituée de cinq moments, composés par la superposition d’une à cinq prises improvisées en direct, en fonction du mouvement. Le seul post-traitement, autre que la spatialisation, est la sélection des couches et de légères réductions des matériaux conflictuels.
Ashar Mumtaz est un compositeur né à Karachi (Pakistan) et actuellement basé au Canada. L’improvisation et l’expérimentation acoustique et électronique sont au cœur de sa pratique. Il termine actuellement son baccalauréat en études électroacoustiques à l’Université Concordia. « On pourrait penser à deux pôles, lorsqu’on est lancé dans ce voyage appelé Ashar Mumtaz. Il n’est pas évident de savoir quelle étiquette marque le départ, et quel serait le but, mais indiquons une exploration sonore holistique d’une part, et ensuite une expérimentation sonore locale d’autre part. L’une est une confidente du hasard. Elle a un sens de la faiblesse des signaux subdermiques, une sensibilité de l’audition, de la réception, de l’entrée dans l’obscurité, puis de la réponse, de l’amplification. L’autre est plus musclé, structurel, il marque un passage de la perplexité à l’audace. Il perturbe, puis sélectionne, puis donne sa direction à une valeur. »
—Pawel Jankiewicz
James Player est un compositeur et un musicien originaire de Victoria, maintenant établi à Montréal. Il a travaillé comme musicien de tournée et de session, jouant avec des groupes rock au Canada, aux États-Unis et en Europe. Il étudie actuellement l’électroacoustique à l’Université Concordia. Son travail s’articule autour de l’improvisation et de la composition spontanée, et se concentre sur l’abandon de la musique axée sur la hauteur des sons au profit d’un son plus texturé et plus bruyant. Guitariste avant tout, Player a récemment élargi sa palette de composition en incorporant des objets trouvés et du piano préparé dans son univers sonore.
Marco NERI — ¿Aún escuchas mi voz? (7:06 / 2021)
¿Aún escuchas mi voz? est une composition assistée par ordinateur pour clarinette en si bémol, saxophone alto, viola, violoncelle et électronique. Concernant l’électronique, j’ai utilisé une chanson mexicaine folklorique Cardenche, originaire de Durango. Cette chanson est interprétée par un trio masculin a cappella. Cardenche est le nom d’un cactus local dont les épines sont incroyablement douloureuses à extraire. Avec cette pièce, j’ai assis ma réaction personnelle aux nombreuses cultures du Mexique qui ont disparu, avec ses traditions, ses langues et ses visions du monde. J’admire le chant et les gens qui l’interprètent. Mais tous les chanteurs de ce genre ont probablement péri. Il ne reste que le souvenir de leurs voix, leurs paroles et le témoignage de leur existence dans les archives virtuelles.
Marco Neri ne croit plus à la réalité; il croit aux arts. Sa pensée magique / spirituelle l’a amené à créer toutes sortes de paysages sonores oniriques. Sa musique mélange continuellement d’éléments électro-acoustiques et cherche á motiver le public à profiter de l’extase du son. Sa musique a été présentée au Mexique, au Canada, aux États-Unis, en Belgique, à Cuba, en Espagne et en France. Il a collaboré depuis plus de dix ans avec plusieurs compagnies de danse contemporaine, notamment Ideatracciones Danza. En 2013, il a cofondé l’orchestre de jeunes Onepanko à Mexico, en tant que compositeur et producteur. En 2015, il a lancé le label de musique ARStudio pour donner vie à plus de 50 enregistrements de musique de concert par de jeunes musiciens. Il explore actuellement la musique du film, ayant collaboré avec des réalisateurs français, canadiens et mexicains. Finalement, en avril 2022, il a obtenu le diploma de la maîtrise en composition à l’Université de Victoria.
Amanda NIXON — Circular (3:26 / 2022)
Salomé PERLI — Noise (13:54 / 2022)
Noise est le fruit d’une déambulation New-Yorkaise durant laquelle chaque son fut capturé comme un petit bout d’un trésor sous-estimé. Une trame narrative invite l’auditoire à questionner sa perception du bruit, tout en le laissant libre d’interpréter les événements à sa guise. Communément perçu comme une entité indésirable, le bruit est aussi le reflet d’un flot de vie incessant qui fut mis en sourdine durant les nombreux confinements. Noise est donc un état des lieux post-pandémique, invitant petit à petit l’auditrice et l’auditeur à savourer chaque petite parcelle de bruit et d’en faire l’éloge, tout en créant volontairement une profonde confusion dans notre relation bruit et musique.
Refusant toute catégorisation stylistique, Salomé Perli est une artiste originale, complète et profondément touchante. Taillée dans le même moule que des artistes aussi divers que Bjork, Steve Reich ou Radiohead, elle crée un pont entre les mondes acoustiques et les nouvelles technologies, proposant ainsi une œuvre contrastée et très dynamique. Attirée par la notion de geste dans les contextes artistiques et musicaux, elle développe des performances électroacoustiques en temps réel, qu’elle étend ensuite à des partenariats avec des danseurs et des artistes visuels. Sa dernière performance immersive, Tsunami, explore la force naturelle dévastatrice du tsunami par le biais du son, transportant l’auditeur vers des territoires sonores lointains et parfois inconnus.
David PIAZZA — L’électro-organisme (6:46 / 2022)
Alors qu’un premier niveau de programmation définit la réponse de la machine, un second décrit le développement de cette réponse dans le temps. Cette machine, dès lors, véhicule de sa propre parole comme de celle de son opérateur, est en mutation constante, L’imprévisibilité de son état génère la matière sonore dont les unités, projetées dans l’espace, agissent comme les membres d’une ruche, mus par les dynamiques de l’essaim. Un dialogue se développe et est continuellement renouvelé avec l’opérateur. La rencontre est fortuite et engage la fusion de systèmes d’intuition et de calcul en un siège de virtuosités partagées.
David Piazza est un compositeur et étudiant au baccalauréat en musiques numériques à l’Université de Montréal. Sa passion pour l’acousmatique et le temps réel le pousse à envisager les modalités d’une hybridation des formes et d’une convergence possible de leurs potentiels d’expression.
Kasey POCIUS — A Series of Postcards, Blurring Together (vidéo — 36:19 / 2022)
Nonis PRADO — La hermana agua (9:19 / 2021)
Thomas QUIRION — Ice Melted (6:16 / 2022)
L’histoire au-delà de notre compréhension individuelle du monde qui nous entoure n’est pourtant que nos ontologies conditionnées; le résultat de l’utilisation du territoire par nos ancêtres, quelles étaient les relations entre ceux-ci et la terre, et toutes les diverses formes de vie, faune et flore, mammifères et êtres humains. Pour moi cela se trouve dans la glace, l’histoire de l’humanité, l’immuable autant que le mouvement constant, les échanges d’énergie, eau, formes et températures. Cette composition est issue d’un enregistrement de glace, et comment cette texture a inspiré le processus compositionnel autant que l’esthétique sonore de la pièce.
Originaire de Tio’tià:ke/Montréal, Thomas Quirion est un artiste et compositeur de musique électronique présentement affilié à l’Université Concordia où il complète son Baccalauréat en Études Électroacoustiques. Grâce à sa composition Consequential, il a été récipiendaire de la 3e place de l’édition 2021 du concours des jeunes compositeurs SOCAN dans la catégorie Électroacoustique. À travers son travail compositionnel, il cherche à équilibrer l’expérimentation sonore avec la concision rythmique et tonale. Autant dans son travail musical que visuel sous forme de collages, il tente de toucher au concept de grain, la création par échantillons et l’utilisation d’unités infiniment petites pour générer des structures vastes et tangibles.
Hubert RHEAULT-BLAIS — Unité stellaire (5:46 / 2022)
La composition de cette pièce acousmatique fût guidée par l’intention initiale de faire vivre une expérience d’abstraction aux auditeurs et auditrices. Dans cette optique, j’ai décidé de tenter de faire en sorte que cette pièce évoque l’idée d’un voyage dans l’espace à travers lequel l’univers exploré présente une déconcrétisation progressive. Unité stellaire s’apparente donc au cinéma pour l’oreille et a la particularité de présenter des objets sonores de plus en plus abstraits.
Hubert Rheault-Blais, ou Bléro Roblè de son nom d’artiste, est un artiste multidisciplinaire qui fait principalement de la production musicale. Originaire de Sherbrooke et basé à Montréal, il fait de la musique depuis 2016. Sa pratique musicale est concentrée sur le beatmaking et la production de musique électroacoustique. Il a terminé un baccalauréat en philosophie à l’UQAM en 2017 et une mineure en Musiques numériques à l’Université de Montréal en 2022.
Dominic SAMBUCCO — Versenkung (12:32 / 2018)
Mesdames et Messieurs,
Bienvenue au Théâtre Magique! Entrée gratuite, mais pas pour tout le monde, seulement pour les fous…
Veuillez laisser votre respectable personnalité dans le vestiaire et suivez-moi à travers les couloirs de votre conscience. Cher public, je dois vous avertir que mon petit théâtre est très spécial, parce que vous êtes les acteurs de ce spectacle.
Pour les prochaines minutes, je vous invite à fermer les yeux et à vous immerger en vous-même. SSSHHH! … le spectacle commence.
Dominic Sambucco est un compositeur et interprète italo-canadien. Ses œuvres sont inspirées par la nature et la technologie et se situent entre l’académique et le populaire, avec l’intention constante d’aller au-delà des frontières de ce qui a déjà été entendu. Il a étudié la composition électroacoustique à l’Université de Montréal et la guitare moderne à la Music Academy de Rimini. En 2020, il a reçu le 1er prix du concours « Emerging Composers Competition » discerné par GroundSwell. Maintenant, alors qu’il vit dans les montagnes de la Sardaigne (Italie), il explore le potentiel performatif de l’eau et de l’électronique et compose de nouvelles musiques inspirées de la terre sarde.
Alfredo SÁNCHEZ — Drago (8:00 / 2022)
matías SÁNCHEZ GRECO — alquimia, magia, sueños (10:05 / 2020)
Cette œuvre a été composée à partir de l’étude de différents objets, de leur projection sonore et des possibilités de transformation. Il se veut une approche et un hommage à Pierre Schaeffer. Une recherche poétique sur les dialogues entre matériaux. Ainsi, on passe d’un rêve à un champ éthérique à un champ plus itéré. Les articulations. Le concret, l’acousmatique, l’immatériel comme rencontre poétique.
Le trompettiste et compositeur Matías Sánchez Greco a étudié avec Jorge Sad Levi (composition), Daniel Crespo (trompette, Orchestre Philharmonique de Buenos Aires) et Andrea Escobar (musique de chambre) au Conservatoire Alberto Ginastera de Buenos Aires. En 2019, il a participé à la biennale Monaco Électroacoustique, dirigée par le compositeur franco-argentin Mario Mary à l’Académie Rainier III. Il a également participé à des masterclasses et des conférences avec des musiciens prestigieux tels que Ricardo Mandolini, Daniel Teruggi, Mario Mary et Maria Cristina Kassem, Sigma Project et Gagik Gasparian. Son œuvre Alquimia, magia, sueños était au programme du festival Transversal Sonora 2021 à Manizales (Colombie). Il vient de terminer deux œuvres mixtes, Desde tu corazón, un rayo rojo (trompette et bande) et Los pájaros siguen su canto (flûte, piano et bande).
Joseph SIMS, Katie FINN — e (mi) (vidéo — 7:11 / 2022)
e (mi) est une création audiovisuelle composée par Joseph Sims (son/musique) et Katie Finn (animation). La pièce explore des techniques de musique visuelle traditionnelles et contemporaines, et offre une large variété de relations son-image mélangeant textures et gestuelles. La palette sonore trouve son unité dans une variété de matériaux (enregistrements concrets et environnementaux, synthèse analogue et digitale). L’image trouve également son unité dans la variété en mélangeant des techniques d’animation à la main, de coding et d’animation 2.5D. La création cherche à placer le son et l’image au même niveau hiérarchique. Les deux artistes se sont dès lors influencés à chaque étape de la création. Les structures méso et macro sont définies par une partition visuelle, tandis que les énergies gestuelles et textuelles ont été écrites par le matériau sonore.
Joseph Sims est un compositeur et musicien né à London (Ontario) qui est actuellement basé à Montréal. Son travail est une amalgamation de styles sonores, explorant souvent les relations entre des sources sonores concrètes et électroniques. Venant de la musique folk, son approche à la composition reste fortement ancrée dans l’intuition et la narrative — ce qui lui permet de continuellement explorer de nouvelles palettes sonores comme moyen d’expression. La composition pour plusieurs canaux est son objectif primaire, mais il continue à exprimer son amour pour les médias visuels grâce à des collaborations fréquentes avec des animateurs et des réalisateurs visuels. Il est actuellement en train de finaliser son baccalauréat en Electroacoustic Studies à l’Université Concordia, et a reçu le Marguerita Award in Electroacoustic Studies en 2020.
Katie Finn est une illustratrice et cinéaste d’animation émergente née à London, Ontario et vivant/travaillant actuellement à Montréal. Son travail incorpore un mélange de techniques analogiques et numériques, explorant de nouveaux médiums afin de servir les possibilités expérientielles et narratives de l’animation. Elle a terminé son baccalauréat en cinéma d’animation à l’Université Concordia en 2022. Katie fera toujours du cinéma d’animation!
Omar SORIANO LÓPEZ — A Tantrum Gave Her Nightmares (5:24 / 2022)
Lucca TOTTI — terramuda (I) (10:47 / 2021)
Timour VANDERMEULEN — Ophelia (8:30 / 2022)
Mes recherches sur l’objectification et l’érotisation de la femme dans l’esthétique contemporaine m’ont conduit au phénomène de « sublimation de la femme morte » au sein des beaux-arts de l’époque romantique. Nombreuses sont les illustrations esthétisées par l’omniprésence du regard masculin sur le corps inanimé d’une « héroïne », comme ce fut le cas pour certaines représentations de « La mort d’Ophélie ». Noyée de désespoir, Ophélia fait à mon sens d’abord face à une mort psychosomatique avant de sombrer dans les flots d’une eau trouble aux allures instables. Une interminable noyade, un torrent de noirceur inoculé par les émotions, engloutissant toute forme de raison dans un néant pélagique hypnotisant. Cette pièce est le cri d’une mort idéalisé, une poésie dissonante prenant forme dans l’obscurité d’une conscience patriarcale qui attribue insidieusement l’existence par la beauté.
Étudiant à l’Université de Montréal en musique numérique.
Georgios VAROUTSOS — Pieces of Covid Memories (15:00 / 2021)
Pieces of Covid Memories est basée sur 76 enregistrements de paysages sonores des effets de Covid-19 à Belfast et à Montréal en 2020/2021. La pièce met l’accent sur la perception et les réponses émotionnelles aux différents lockdowns de Covid. Elle suit une chronologie linéaire des événements pour mieux représenter la fluctuation des compréhensions phénoménologiques. L’isolement et la distanciation sociale ont créé une conscience personnelle pour équilibrer l’interprétation de la situation du Covid-19, ainsi que pour relier les changements sonores dans l’environnement au cours de cette période. Cette pièce n’est pas seulement un prolongement créatif des enregistrements documentaires du paysage sonore, mais aussi un moyen d’examiner la croissance personnelle et la compréhension de la façon dont le Covid-19 a affecté l’individu. En tant que composition sonore créative, cette pièce reflète le voyage d’une personne à travers les changements de la pandémie, mais c’est aussi une expression de la connectivité globale alors que nous essayons tous de surmonter ces défis.
Steven WEBB — iSAD v.1.0 (vidéo — 13:51 / 2021)
Robert Jackson WHITE — Traffic (7:45 / 2022)
Robert Jackson White (aka Jack White) est né dans une famille de musiciens, d’artistes, de médecins et de chercheurs. Son premier instrument est la basse électrique qu’il commence à jouer à l’âge de cinq ans. Son amour de la musique l’a amené à jouer dans un certain nombre de groupes à l’école secondaire et a élargi ses capacités instrumentales à la batterie, la guitare et le trombone. En 2017, il forme Harmony on Mars avec son frère Max White. Le groupe est actif sur la scène musicale de Toronto et de Montréal et a enregistré un certain nombre de ses chansons originales dans des films et des séries télévisées. Il a produit la musique et son de plusieurs courts métrages et a récemment travaillé sur quelques longs métrages à Toronto en tant qu’assistant de production. Aujourd’hui, Jack étudie la composition électroacoustique, la synthèse et la production audio à l’Université Concordia.
Willyn WHITING — for Dancer and Projection (2:39 / 2020)
Kitty XIAO — In Flesh (8:00 / 2021)
Michael ZAJNER — Hu (3:00 / 2021)
Hu est un conte à cadre auditif composé de diverses techniques de synthèse de la voix humaine (syllabes enregistrées par l’artiste) avec des enregistrements d’animaux (extraits des archives de la BBC) et des synthés modulaires (conçus sur la série Doepfer A-100). L’artiste crée un nouveau langage qui fournit les fondements mythologiques de l’homme moderne. L’artiste tente de créer un anti-paysage sonore où des matériaux précédemment composés sont utilisés comme matériau source pour explorer un déséquilibre écologique à travers la création de nouvelles voix hybrides. Le résultat est un conte-cadre d’associations mythologiques, où les sons sont compris non pas comme une progression linéaire mais en relation les uns avec les autres. Les voix qui émergent de la pièce expriment l’âge de l’Anthropocène.
Michael Zajner a reçu un BA en philosophie de l’Université de Windsor en 2016 et est actuellement inscrit à un BFA pour l’électroacoustique à l’Université Concordia (Montréal). Ses plus de 10 ans d’expérience audio vont de la collaboration EPs et albums du duo Strickland (2011 jusqu’au présent), en plus d’être l’un des fondateurs membres, interprètes et conservateurs de LavaHause de Windsor (2014 à 2016). Michael Zajner a fait son premier album radio en 2014, sorti sous le label Museum of Skin, et a depuis sorti de nombreux singles et albums. Il est actif sur la scène artistique montréalaise depuis 2016, aidant au commissariat émissions à la radio CKUT. En 2018, il compose sa première musique de film électronique pour le film expérimental, Planet Sarajevo de Tyler Tesolin. À partir de 2020, l’art de Michael Zajner s’est élargi dans le domaine de la recherche et création interdisciplinaire et de l’expérimentation auditive dans l’électroacoustique, compositions génératives, instillations audiovisuelles, design sonore et musiques de films.
Anton ZHELYEZNYY — Souffle d'une machine (9:06 / 2022)
Songes d’Aus est une pièce qui met en œuvre la synthèse sonore, des prises de son de divers objets électroniques tels que des électroménagers, des ventilateurs et des câbles fautifs, et des sonorités plus organiques comme des saucisses qui cuisent dans l’huile chaude, de l’eau qui bout et une canette d’air comprimé. La combinaison de ces sons exprime un univers dans lequel les objets mécaniques, électriques et répétitifs essayent de conquérir les objets naturels, organiques et plus doux. Cependant, ils ne réussissent pas et s’épuisent après un certain moment, comme une machine qui essaye de rattraper son souffle.
Anton Zhelyeznyy est un artiste multidisciplinaire qui compose principalement de la musique électronique et qui fait de la conception sonore pour jeu vidéo. Il est également appelé en tant que bassiste pour des enregistrements de musique pop et rock.
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